Je m’y vois déjà, les rayons les plus chauds de cette après-midi de mars percent les branches et transpercent l’eau claire de ce grand lisse. Les truites sont là et percent à peine le surface pour cueillir les petits éphémères gris sombre qui effleurent le miroir.

Dans ces conditions, il faut de la légèreté et de la finesse et jouer sur les nuances de gris.

Pour ces conditions précoces, je réalise un modèle basé sur du coq limousin gris et du CDC naturel et je décline le corps et l’abdomen en fonction des envies du moment.

Sur un hameçon de 14 ou 16 enrouler la soie de montage noire jusqu’à la courbure puis fixer les fibres de coq limousin gris

Fixer le matériau pour réaliser le corps, tinsel argent, quill de paon naturel ébarbé, substitut de condor naturel.

Recouvrir la hampe de soie de montage, arrêter de 1 à 2 mm avant l’œillet puis cercler avec le matériau choisi. Fixer une ou deux plumes de CDC gris naturel, pointe vers l’avant.

 

Pour faire les pattes, là aussi je change en fonction des envies, de l’oreille de chevreuil twistée, des poils de lapins sauvages twistés ou un hackle gris foncé. J’enroule à l’arrière du CDC.

Je fixe la dubbing loop en avant du CDC  et je fait la tête en rabattant l’ensemble vers l’arrière.

Il reste à bruler les fibres qui dépassent,  faire le nœud final, une goute de vernis.

 

Il est possible de combiner ces 8 matériaux de diverses façons mais quel que soit le modèle au bout de ma pointe dans 15 jours, je sais qu’il imite très bien ce petit éphémère discret de l’ouverture.